Lundi 17 mai 2010 - France Inter - Bernard Maris : les gagnants et les perdants de la baisse de l'euro
Bernard Maris : Pourquoi
faudrait-il trouver une solution à la baisse de l’euro ? Pourquoi ne pas
laisser baisser l’euro ? Qui sera pénalisé, qui sera favoriser ?
Pour tous les habitant lambda
de la zone euro, les consommateurs, que
l’euro soit fort ou faible cela n’a strictement aucune importance. Pour les
exportateurs c’est à priori une bonne nouvelle, sauf si vous êtes marchand de
voiture. C’est un peu différent, dans la mesure où l’assemblage des voitures se
fait hors zone euro. En effet les coups de fabrication des voitures augmentent,
donc les prix augmentent. Les allemands, gros exportateurs qui assemblent hors
de la zone euros, mais vendent dans la zone euro, ne sont pas très content.
Nicolas Demorand : Et
les français ?
BM : Marchand de parfum,
de fromages, d’airbus… très contents. Le patron d’EADS, Monsieur Hans Peter
Ring espère que grâce à la baisse de l’euro le programme A380 pourra atteindre son
équilibre plus vite que prévu. D’ailleurs EADS a pris 5% de hausse dans ne
bourse en déroute. Reste que EADS était mal assuré, car il s’était assuré
contre la hausse de l’euro. Cela va lui couter un milliard de prime en 2009.
Mais les ventes compenseront ce mauvais calcul. EADS, grâce à la baisse de
l’euro, va peut être emporter le contrat des avions ravitailleurs américains.
Les marchands de tourismes
sont très contents. Mais si nous regardons du côté des épargnants et des
rentiers, alors ceux-ci sont moins contents. La valeur de leur capital diminue.
Madame Lagarde a déclaré hier sur CNN qu’elle était persuadée que
ND : Et pour les
écologistes ?
BM : Excellent ! Baisse
de l’euro = hausse du dollar = taxe sur l’essence et le gasoil. La baisse de
l’euro joue le rôle d’une taxe carbone.
ND : Et pour les
grecs ?
BM : Très content. Le
tourisme va repartir. Les dollars vont rentrer, et leur dette libellée en euro
va perdre de la valeur.
Un qui n’est pas content
c’est Monsieur Trichet. L’euro faible est un cauchemar pour lui. Non seulement
l’euro faiblit, mais les politiques lui ont imposé de racheter une partie de la
dette des pays membres frappés par la crise. La fameuse sanctuarisation
indépendance de
ND : Et pour les
banques ?
BM : Profil bas. Ce
qu’on appelle le sauvetage de