LE NOEUD GORDIEN

              Il y a beau en avoir tous les jours, des centaines de plus ou moins grandes amplitudes, il en demeure toujours un sentiment d’injustice. La cruauté a de nouveau frappé la pauvreté. Mercredi matin à Haïti, un tremblement de terre d’une magnitude 7, a touché la capitale Port-au-Prince. Le Premier ministre a parlé de 100 000 victimes, tandis que le Président, René Plevel en a appelé à la communauté internationale. Après cela, l’actualité de la semaine a vécu au rythme d’Haïti, essentiellement avec des batailles de chiffres, et inévitablement… de larmes. L’aide d’abord, où les Etats-Unis et le Fond Monétaire International ont promis cent millions de dollars pour reconstruire le pays. Vient ensuite le nombre de victimes. Si Jean Max Bellerive parle de 100 000 morts, la Croix Rouge parle d’un tiers de la population haïtienne touché par le séisme (morts, blessés, et sans abris). Quoiqu’il en soit la réaction internationale a été immédiate. A tel point qu’en fin de semaine l’aéroport de la capitale s’est retrouvé engorgé face au manque de coordination de l’aide.

              Si le séisme a monopolisé la couverture médiatique, il n’en a pas moins dissimulé le reste de l’actualité. En France la semaine a dans un premier temps éclairé la Martinique et la Guyane, qui ont rejeté à une large majorité une autonomie accrue de leur statut. La pandémie de grippe A s’est, elle, achevée cette semaine selon le réseau Sentinelle INSERM. Une pandémie qui a été, selon les mots de Nicolas Sarkozy « bien gérée ». Une sortie qui rappelle celle de la semaine dernière à propos de la crise économique. Là aussi une bonne gestion soulignée par François Fillon qui a annoncé jeudi, un doublement de la prévision de la croissance économique française en 2010. Ce n’est plus 0.75%, mais 1.5% de PIB en plus que l’on devrait produire d’ici la fin de l’année. De bon augure pour la reprise économique ? Pas sûr, car le Premier ministre, et sa ministre de l’économie Christine Lagarde ont immédiatement précisé que cela permettrait avant tout de lutter contre les déficits publiques. Une politique de rigueur ? Non, un « effort budgétaire »…

              Dans le monde, la semaine a vu l’excellente santé de l’économie chinoise. En plus d’être devenu le premier exportateur mondial en 2009, le pays du Soleil levant est devenu le premier marché automobile mondial… tout un symbole. Pourtant c’est bien de ce marché en plein expansion que Google s’est retiré durant la semaine. A la suite d’une cyber-attaque des autorités chinoises pour localiser les opposants au régime via les données du navigateur, le géant américain avait d’abord menacé Pékin de quitter le pays, avant de claquer la porte vendredi. Dans le reste de l’Asie, l’Afghanistan est plus que jamais d’actualité. Après plus de huit ans d’occupation, le pays n’en finit pas de s’enfoncer dans la violence. Le 11 janvier, la coalition a perdu 5 soldats (3 américains, 1 britannique, et un français). L’ONU dans un bilan rendu public mercredi a annoncé que l’année 2009 avait été la plus meurtrière depuis 2001 avec 2 400 morts. Pris de cours, les Etats-Unis se sont concentrés sur un autre sujet d’actualité : la crise, bien sûr… Jeudi, le Président Barack Obama a lancé l’idée de taxer les banques pour récupérer les fonds public dépensés pour les sauver. Un signe d’impatience face à des établissements qui appliquent déjà le mot d’ordre de la finance : « Business as usual ».

Pour clôturer ce petit tour du monde, notons l’élection d’Ivo Josipovic à la présidence de la Croatie              . Cet homme neuf dans le paysage politique croate n’a pas la majorité législative, mais peut apporter, par sa fraîcheur un portrait plus séduisant de la Croatie en vu de son adhésion à l’UE. De son coté, la Guinée tremble face aux rumeurs de retour de son ex-futur dictateur et increvable Moussa Dadis Camara.

              En bonus, notons le lapin en direct de Vincent Peillon à Arlette Chabot, en vue de faire un « coup » médiatique. Coup qui n’a pas réussi à passer le week end…